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Silvana et les Chinois

janvier 6, 2012

Bien pire que le mercato en foot, le marché des transferts en équitation a failli coûter une chance de médaille olympique à l’équipe de France.

Le réglement stipule en effet que les montures ont jusqu’au 31 décembre précédant les Jeux pour changer éventuellement de nationalité, qui est de fait celle du propriétaire.

Les enchères autour des meilleurs chevaux mondiaux se sont donc emballées lors des derniers jours de 2011.  Et particulièrement envers « Silvana », la jument de Kevin Staut, numéro un mondial en obstacles, celle qui lui a permis notamment de décrocher l’argent par équipes aux Mondiaux 2010 et aux Championnats d’Europe 2011.

Son propriétaire, Xavier Marie, a reçu de la part du milliardaire ukrainien Alexandre Onyschenko une offre « qui ne se refuse pas », on parle ici d’un prix de trois millions d’euros.

Alertés, les propriétaires du Haras des Coudrettes (Calvados) ont alors décidé d’acheter eux mêmes « Silvana » pour empêcher son départ à l’étranger. Un mécenat qui permet à Staut de conserver toutes ses chances pour les Jeux de Londres.

L’élevage français est donc toujours aussi recherché. De plus en plus, même, puisque les Chinois ont décidé de miser sur la France pour développer leur filière équine.

La Chine compte près de 7 millions de chevaux mais sa cavalerie est inadaptée à l’enseignement de l’équitation et à la compétition de haut niveau.

Première étape, lors de sa visite au salon du cheval de Paris courant décembre, Wang Jiyu, directeur général de l’industrie chinoise du cheval, a passé commande de quinze poulinières Selle français pour un prix de 20 000 euros chacune dans différents élevages normands. Six d’entre elles doivent arriver pleines courant janvier à Pékin.

Deuxième étape, des vétérinaires, des maréchaux-ferrants et des moniteurs d’équitation français vont être sollicités pour se rendre en Chine et y enseigner leur savoir.

Nous voulons transformer notre équitation de tradition en équitation de loisir et de compétition car les jeunes Chinois veulent faire du jumping, du concours complet, du dressage et de l’endurance, explique Wang Jiyu. Pour les Chinois, le cheval est un luxe et on associe le cheval avec la France car elle représente le luxe. Pour développer le luxe, on a donc besoin des Français.

Selon certains experts, le marché équin chinois (chevaux, sport, tourisme, équipement et industrie) représente un potentiel d’environ 10 millards d’euros sur dix ans.

De quoi garder « Silvana » et tous les cracks français dans les haras de l’Hexagone.

A VOIR

Vidéo: Kevin Staut et « Silvana » au Gucci Masters de Paris en décembre 2011

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